mardi 18 décembre 2012

Un Film tellement attendu.


Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que, n'appréciant que modérément la compagnie de mes semblables - en particulier lors de la dégustation visuelle de bons films - je ne suis jamais allée au cinéma volontairement. 

Je précise étant donné que j'ai bien entendu participé aux fameuses sorties cinéma scolaires où on nous emmenait voir des trucs qui étaient soit relativement potables, soit totalement wtf et incompréhensibles. Mais là n'est pas le sujet. 

"The Hobbit" est donc le premier film que j'ai visionné de plein gré. Ayant réussi il y a quelques années à convaincre mon père de tenter la fameuse trilogie de l'Anneau ( je considère ce fait comme un achèvement personnel ), j'ai pu profiter de sa présence à mes côtés lors de la séance.

Nous sommes donc arrivés au cinéma de la ville, affublé du très original nom "Le Rex". Un coup d'oeil à droite : Twilight. A gauche : Le Hobbit. J'ai essuyé une larme invisible.
La salle n'était pas encore très remplie, et quelques minutes après que nous nous soyons installés, une bande-annonce : le Réveil des Gardiens. 
Tout allait bien jusqu'à ce que des publicités se succèdent. On s'en serait bien passés, quand même. 

Un tantinet blasée par les trésors de connerie déployés par les publicitaires, j'ai fermé les yeux quelques secondes.

Puis ça a commencé. L'écran s'est étiré, et les dernières lumières se sont éteintes.

New Line Cinema. La police propre au SDA. 
La clé tourne dans la serrure.

Les premières notes de musique de la Comté.
La porte s'ouvre.

De retour à la maison. Quel magnifique, magnifique sentiment. Indescriptible.
La voix de Bilbo résonne comme le ferait celle de Tolkien lui-même. 
L'histoire commence, ou plutôt, elle reprend. Non pas à la suite, mais au début.

L'écriture du vieil hobbit dans ce vieux livre rouge auquel il tient tellement. Trois points.
Et puis Frodon qui apparaît, puis disparaît. Parti attendre Gandalf et ses feux d'artifice. Sans se douter encore qu'il faisait là les premiers pas sur le chemin de sa propre aventure.

Mais cette fois, c'est au tour de Bilbo de conter la sienne.

Dans tous les cas, j'ai vraiment apprécié la reprise du début du premier volume du SDA et ce moment particulier où Bilbo se fait du souci pour son argenterie à cause de la cleptomanie de certains de ses invités.

Et puis subitement il y a ce flash-back. Et Erebor. 
Erebor.
Que dire ?

Les joueurs de Wow se rappelleront de Forgefer ou Ironforge. 
Une ville magnifique mais qui subitement faisait bien pâle figure à côté de la cité des nains.
Je n'ai même pas de mots pour exprimer mon émerveillement à ce moment là.

Puis l'attaque de Smaug. Pour le coup, j'ai finalement compris l'intérêt du cinéma : le son. Du pur bonheur.

Et un Dragon avec un "D" majuscule mes chers amis. Nous n'avons pas à faire ici à un piètre lézard tapant pacifiquement la discu et enfumant un chouia ses opposant à l'occasion.
On avait un Dragon. Un Dragon qui n'en a absolument rien à cirer de ce qu'il y a sur sa route et écrase tout ce qui est sur son passage. Un Dragon digne de ce nom.

Et puis Gandalf, et puis les nains qui foutent un souk magistral et font un remake de "C'est du propre!" ensuite, et puis Bilbo qui se laisse emporter, s'énerve, s'étonne, hésite, refuse, et va se coucher avant de finalement partir en courant, prêt à se lancer dans cette aventure. Et la musique de la Comté, de douce mélodie qui rappelle les rondes portes des "trous" des Hobbits, rythme sa cavalcade à travers jardins, champs et forêts.



A propos de musique, la version française de "Misty Mountains Cold" m'a donné un peu envie de pleurer pour d'autres raisons. Je vous très recommande fortement la version anglaise !

Pour le reste, je ne vais pas reprendre tous les moments, on n'en verrait pas le bout. Je vous balance tout dans le désordre.

Thorin. L'écu de chêne. L'orc pâle. Gandalf et l'aube. Radagast. Le Nécromancien. Dol Guldur. Nazgul. Le hérisson. Fondcombe. Les elfes. Ce foutu Saroumane. Les montagnes. Gollum. Son dédoublement de personnalité. Les énigmes. Le précieux. Les épées. La lueur bleue. Les bastons. Les aigles. 

J'en oublie tellement.

Il y a dans le Hobbit une certaine légéreté et un humour qui lui donnent cette couleur de conte que n'avait pas forcément l'épopée de l'Anneau.

Que dire ?

Bon retour dans la Terre du Milieu, et vivement décembre 2013.

On a retrouvé certains vieux amis, dont la présence a d'autant plus rappelé l'absence des autres, et nous nous en sommes fait de nouveaux également.

Quel beau voyage, vraiment. Quelle belle histoire. 




lundi 20 août 2012

Dried ink - Broken writer.



Je fixe cette ombre qui tremble sur le mur de la pièce qui me sert de chambre depuis un bon moment. Mon ombre. Projetée par la lueur de cette bougie qui a déjà vécu la moitié de sa vie, elle me semble plus dynamique que ma personne. 

Sa lumière est chaleureuse et se pose doucement sur le cahier qui me fait face.
Je pourrais allumer le lampadaire dans un coin, mais sa lumière me gêne, elle m'aveugle. Blanche, irréelle... artificielle ? Artificielle.

Il m'aura fallu une bonne vingtaine de secondes pour attraper ce mot qui voulait échapper à mon esprit. Ridicule. Tellement ridicule. Un mot si simple, basique. 

Mais lui aussi il m'abandonne. Ils m'abandonnent tous. Ils ne m'ont pas pardonné.

Pourtant, l'inspiration me tire de ma torpeur avec encore plus de vigueur qu'auparavant. Elle hante mes rêves, et lorsqu'elle ne peut les percer, brise tout simplement mon sommeil avant de se déverser en moi.

Les images défilent. 
Mais les mots ne veulent pas. 

Ils m'en veulent de les avoir traîtés comme tous les autres. Froidement, avec distance. Sans y mettre mon coeur.

Les dissertations se sont enchaînées, tout comme les exposés et autres études où l'inspiration n'est qu'une marginale à faire brûler sur un bûcher.




Oh, une idée. Une piste de mots.

Vite, le papier, vite, vite, avant que je ne la perde.


La plume se lève avant de plonger vers la feuille... La feuille... ?

Comment est-ce qu'on dit déjà ? C'est une expression que j'ai toujours aimé, qui décrit la couleur blanche avec poésie. Mais elle me fuit, elle aussi. Artificielle m'avait laissé entrevoir la forme de son nom, la première lettre. Mais elle, elle ne me laisse rien, et mon esprit ne fait que buter sur Ecarlate, ironiquement.

J'ai perdu la piste.

Je peux écrire, bien sûr. Mais si les mots étaient encre, alors ma plume serait bien pitoyable. Qu'importe qu'on la secoue, les traits pleins d'antant ne semblent être que de vieux souvenirs à présent. Maintenant, elle trace des lettres incomplètes. Lisibles, mais incomplètes.

L'extrémité de la plume frôle le papier. Trace avec hésitation boucles, traits, et points. S'arrête.

Relecture. Rupture.

Une bourrasque se faufile par la fenêtre entrouverte. 
La flamme de la bougie lutte quelques instants, penchée tel un arbre dans la tourmente.

Puis elle s'éteint.

Par pitié, pardonnez moi.

vendredi 15 juin 2012

A shadow and a thought.


Elle entendit le bruit de ses pas étouffés dans le sable ainsi que son souffle bruyant, du à l'altitude à laquelle ils se trouvaient mais surtout à la durée de sa course et le faible nombre de pauses qu'il s'accordait. Il se rapprochait. Il s'arrêta quelques instants, à quelques mètres d'elle bien qu'il l'ignorait.

Le dos appuyé à un mur encore entier, à l'intérieur de la cour d'une maison qui longeait la ruelle dans laquelle elle l'avait semé, elle gardait ses bras croisés, le visage sombre.

Quelques secondes plus tard, il reprit sa progression, malgré tout. Les sons de sa course se perdirent dans le vent frais qui s'était levé.

Avec un soupir, elle se laissa glisser le long du mur et finit assise dans le sable.
Il lui était insupportable de le faire du mal, même involontairement. 
Elle aurait voulu le rattraper, lui aggriper l'épaule et le convaincre d'arrêter de poursuivre ce mirage, cette chimère, cette ombre qu'elle était, qu'elle avait toujours été. 
Mais elle savait qu'elle n'avait pas les moyens nécessaires à l'heure actuelle pour lui en faire prendre conscience.

Alors elle courait aussi. Dans ces ruines qu'elle connaissait sur le bout des doigts.
Et doucement, de par ses apparitions ici et là, elle lui faisait empreinter les chemins qui menaient vers la sortie de la cité.

Elle attendit quelques instants encore. Ferma les yeux. Les ouvrit. Leva la tête vers le ciel et observa les étoiles naissantes dans les lueurs bleutées du crépuscule. Leur adressa un sourire triste.

Il était temps.

Elle se releva et épousseta sa longue tunique bleue aux larges manches, son ample pantalon de même couleur et sa vieille cape. Ses pieds nus avaient quelques éraflures dues aux nombreuses accrobaties qu'elle effectuait pour atteindre les toits et rattraper, dépasser, suivre son poursuivant poursuivi, tout en se dissimulant à ses yeux.

La jeune fille parvint ainsi une nouvelle fois à le retrouver dans le labyrinthe de ces rues qui paraissaient identiques. Elle suivit sa progression du regard, puis jetta un oeil aux alentours.

Elle repéra une cheminée aux murs épais à quelques toits de sa position, qui pourrait le pousser à se diriger approximativement vers la longue avenue qui menait aux imposants piliers de pierre placés de part et d'autre des immenses portes de la cité.

Quelques bonds, une glissade qui faillit lui faire perdre l'équilibre et une roulade plus tard, elle s'était hissée sur la cheminée, bien en évidence. Il fallait maintenant qu'il l'aperçoive.

Durant ce laps de temps, elle retomba dans ses pensées, les yeux fixés dans le vide.
Pourquoi la poursuivait-elle ? Elle avait fini par comprendre, un minimum du moins, mais ne parvenait toujours pas à l'accepter comme une réalité. Ce qu'elle comprenait, en revanche, c'était que lorsqu'il passerait les portes de la cité, elle ne le verrait sans doute plus jamais.

A cette pensée, ses yeux verts s'assombrirent. Il était le seul à s'être aventuré à proximité de cette citadelle à l'autre bout de la cité, le seul à oser venir secouer les immenses chaînes qui maintenaient son portail scellé.

Mais surtout, ils avaient repris le tissage d'un lien qui s'était fait depuis bien des années, un lien qui lui tenait à coeur.

Un lien qui se briserait très certainement une fois qu'il se serait débarassé de ce qui le poussait à la poursuivre.

Etait-ce le seul moyen ? Etait-ce inévitable ? 
Elle l'ignorait complètement.

C'est alors que son regard capta un mouvement, une tâche noire qui évoluait rapidement, au point que ses yeux croisèrent les siens le temps qu'elle reprenne contenance.


Un instant infime.
Un nuage de sable.

Le claquement d'une cape bleue.
Le début d'une averse.





« Tous les mirages ont une fin. Suis moi, la sortie n'est pas si loin. »



jeudi 24 mai 2012

Haruka.

J'avais besoin d'une excuse pour partager avec vous ces magnifiques photographies du Japon.
Mais en fait, pourquoi toujours avoir une raison particulière ?

Appréciez simplement.





[ Album Complet ]
© 眼中的日本 1st



















あの さくら みせて やりたい
« Ano sakura misete yaritai. »


Huatza's Wind.



Des habits aux couleurs vives. Des cheveux d'un noir d'encre, des traits d'Inca.

Diverses flûtes aux sonorités aussi légères que le vent.

Une mélodie qui m'a poussée, moi, l'associable de service, à sortir de la voiture et à errer au beau milieu d'une braderie.

Un petit attroupement de curieux attentifs. Une femme qui s'occupe d'un petit stand.
Les notes s'enchaînent. Par dessus le brouaha de la foule, des voix des vendeurs et tout le reste.

Une brume de tristesse qui vient serrer le coeur avec douceur. 
Echo d'une civilisation lointaine.


Magnifique.


Merci.




dimanche 6 mai 2012

Memories in the Rain.


Courir dans la rue, contourner une bande d'amis qui marchent sans se soucier de la pluie. Sentir dans certains passages la soudaine hausse de la probabilité de chute mais ne pas en tenir compte. Arriver devant un magasin, balayer du regard les produits exposés et repérer ceux qu'on cherchait.

Légère hésitation. Gris-noir ou Bleu ? Bleu bien sûr.

Payer, partir. Se saisir de la poignée, faire quelques pas à l'extérieur et laisser l'objet éclore comme une fleur inversée.

Sentir les gouttes en frapper la corolle avec force.
Sourire et reprendre sa route.







En face du marché, devant lequel attendent plusieurs personnes, à l'affût du bus - bleu et blanc ici - qui arborerait le numéro qui correspondrait à leur destination, cet espace vide déconcertant auquel elle n'arrive décidément pas à s'habituer.
Des panneaux sont plantés ici là, présentant un projet qui ne fait qu'être délayé, encore et encore, repoussant l'année de construction comme si la certitude de l'atteindre était bien présente.

Une intersection. Peu importe le choix du chemin, la distance qui restera à parcourir sera la même.
A droite, la rue piétonne où, malgré la pluie, se pressent de nombreux passants. A gauche, un passage où la nostalgie persiste un peu plus fort qu'ailleurs, car recouvrant un espace fréquenté à de nombreuses reprises. 


Le boulanger. La galerie.
 L'école.
Un coup d'oeil à travers le portail sur les murs verts du bâtiment. Auraient-ils rétréci ? L'autre possibilité est teintée d'une pointe de tristesse qui ne peut être effacée.

L'ancienne demeure. Qu'en ont fait les propriétaires ?
Mélange de cynisme critique à l'égard des promesses de rénovation non tenues et d'une sorte de soulagement quant à l'absence de changement. Elle se revoit courir dans ce couloir à l'extérieur, s'appuyer sans prudence sur cette rambarde, escalader celle-là pour prendre soin du petit félin qui avait perdu sa famille en une nuit. Ses murs qui ont renvoyé l'écho de ses rires, supporté son dos dans ses moments de faiblesse.

Elle continue son chemin et voit que la rue a bien changé, encore une fois. Ici, des travaux. Ici, une devanture réaménagée. Ici, un magasin qui n'existait pas.

Tant de changements. A côté de ce qui ne change pas, leur impact est ressenti encore plus profondément.

Et lui, avait-il changé... ?
Celui qu'elle a prévenu de son arrivée.
Celui qu'elle allait rencontrer après plus de dix ans sans contact.
Cet ami qu'elle avait connu dans son enfance, qu'elle avait pris à connaître à nouveau via un écran et un clavier.


Elle rejoint finalement la route piétonne, arrivant à destination  un peu plus vite que prévu.

Bien qu'ayant changé de nom, la grande librairie n'a pas subi d'énormes mutations, hormis quelques rayons disparus et d'autres nouveaux.
A la place de la caverne d'Ali Baba à l'étage, où étaient disposés ordinateurs et divers jeux à l'époque, on découvre des rayonnages de livres universitaires.

Elle fuit instinctivement, et finit par errer dans l'espace dédié aux artistes, où pinceaux, peintures et fioles côtoient mille et unes feuilles de couleur, figurines de papier et autres accessoires utiles au calligraphe amateur.

Puis elle redescend, et, tentant d'éviter les lieux où se concentrent un peu trop de lecteurs, finit au fond d'une salle, à lire une bande-dessinée où l'auteur se moquait avec brio de la politique française.

Entre deux pages, sa lecture est interrompue par la vibration de son portable dans sa poche. Le fait qu'il ne s'arrête pas signale un appel, et elle peut facilement deviner de qui il provient. Il est arrivé, la cherche et ne la trouve pas, en toute logique.

A peine quelques secondes plus tard, elle le repère.
iPhone à la main, tout de noir vêtu, se tournant à droite et à gauche, la cherchant des yeux.

Pendant un instant, elle pense s'esquiver et retarder encore un petit peu cette fameuse rencontre programmée depuis si longtemps. Pour se faire à l'idée de lui parler et l'observer à distance, ce vieil ami qu'elle n'avait pas vu depuis tant d'années.

Et puis parce qu'au fond, elle a peur de son regard. Peur de décevoir. Peur qu'il ait trop changé, comme les rues de cette ville où elle a grandi.

Mais elle s'avance finalement, et il la voit.

De part et d'autre se superposent l'image de l'enfance, celle qui vient à l'esprit quand on entend le prénom de cette personne qu'on a côtoyé, enfant,
 sur celle d'aujourd'hui, plus âgée, différente et en même temps familière.

Il semble hésitant, alors elle prend la parole. Elle a toujours eu une certaine facilité à bavarder sur tout et n'importe quoi. Et lui, comme tous les autres, se laisse prendre par cette illusion de confiance et d'absence totale de timidité.

Elle lui reproche d'être plus grand qu'elle, ce qu'elle n'avait pas prévu. Puis elle enchaîne sur diverses remarques et autres remarques déliresques dont elle a le secret.
Mais il rit, alors elle se dit que tout cela n'est pas en vain, que son humour n'est pas si désespérant que ça.
Cependant, combien de temps pourrait-il gérer pareille folie ? Allait-il finir par fuir ?

Pour le moment, il se laissait entraîner, poliment, sans remettre en cause la logique de l'esprit de celle qui le guidait dans la librairie.

Toujours aussi gentil qu'à l'époque.

Les minutes passaient, et la gêne légère qui flottait encore semblait, au soulagement de l'intéressée, se dissiper.

- Et maintenant, où est-ce qu'on va ?



Dehors, la pluie, encore et toujours. Elle l'avait espérée, et n'était pas déçue. Le parapluie bleu s'ouvre à nouveau, bien assez grand pour deux. 

Un bras gauche un peu plus frêle, normal pour les gens droitiers. Un air moqueur. Une méchante main qui se saisit de la poignée malgré une solide contestation. Changement de place.
Et le parapluie qui monte de quelques centimètres, rappelant la dure réalité de la différence de taille.




[ Un magasin rouge - Tintement d'une cloche & Fuite -  Un majestueux Boulier - Le tableau de choix musical - Détectives du Nord & du Sud - Bokken / Bôkuto ? - Casquette à lunettes - La pile de calculatrice troll - Examens & Professeurs - Porcelaine blanche & bleue - Quiproquo & tête de Dragon - Références de geeks et de fans de mangas - Liste non exhaustive ] 






Tu sais, peut-être bien que la prochaine fois tu parleras plus
Mais moi, je parlerai moins
Car contrairement à la logique habituelle
C'est quand je suis vraiment à l'aise avec quelqu'un
Que je me permets d'installer
Doucement
Un silence
Confortable.













jeudi 26 avril 2012

Confessions of an Economic Hit Man.

Cher visiteur, j'ai une invitation pour toi. L'accepteras-tu ?
Il y a des voyages qu'on aime faire seul, d'autres qu'on préfère faire en bonne compagnie.

Au cours de mes pérégrinations, je suis tombée sur un certain livre. Un livre d'un genre que je ne lis jamais de manière générale. Un livre réaliste. Je n'aime pas vraiment ce type d'ouvrages.

A ces romans qui dépeignent des paysages beaucoup trop réels à mon goût, j'ai toujours préféré ces bons gros pavés de Fantasy qui nous embarquent dans des aventures au fil de l'épée.

Mais il y a des exceptions. Il y en a toujours.

Je ne vais pas tenter de vanter un livre dont je n'ai lu que la préface. Je te dirais juste que toi et moi pourrions avoir un certain intérêt à ouvrir cette porte et tenter ce voyage.

Dire qu'en temps normal je n'accorde guère de crédits aux avis des uns et des autres sur mes lectures, je ferais à nouveau une exception dans cette exception. This is exception.

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« Une bombe. Voici que quelqu'un de profondément engagé dans notre structure gouvernementale et entrepreneuriale impérialiste ose en révéler sans équivoque les rouages internes. Un ouvrage d'une grande vision et d'un grand courage moral. »
- John E. Mack, professeur à l'université d'Harvard. Auteur de " A Prince of Our Disorder. The Life of T.E Lawrence, Prix Pulitzer.

« Combinant la brillance et le suspense d'un thriller de Graham Greene avec l'autorité de l'expert, Perkins raconte une histoire vraie, puissante, révélatrice et terrifiante, où il cite des noms et établit des liens... »

- David Korten, auteur du best-seller " When Corporation Rule the World".

« Provocateur et troublant... Ce livre réussit à éveiller le lecteur, qui ne peut s'empêcher d'évaluer son propre rôle et ressentir le besoin d'un changement. »

- R. Paul Shaw, ex-économiste en chef et conseiller de programme du Groupe de travail du développement humain de l'Institut de la Banque mondiale.

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Je vais partager avec toi les premières pages de cet ouvrage:


Préface.

Les assassins financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international (US Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations « humanitaires » vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète.
Leurs armes principales : les rapports financiers frauduleux, les élections truquées, les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe et le meurtre.
Ils jouent un jeu vieux comme le monde,mais il a atteinte des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation.
Je sais très bien de quoi je parle… Car j’ai été moi-même un assassin financier.
J’ai écrit ces quelques lignes en 1982, au début d’un manuscrit qui avait pour titre provisoire "La conscience d’un assassin financier".
Cet ouvrage était dédié à deux hommes d’État qui avaient été mes clients, que je respectais et pour qui j’avais énormément d’estime : Jaime Roldos, président de l’Équateur, et Omar Torrijos, président du Panama. Tous deux venaient de périr dans des écrasements d’avion qui n’avaient rien d’accidentel. Ils furent assassinés parce qu’ils s’opposaient à la coalition formée par de grands compagnies, le gouvernement américain et des banquiers, dans le but d’établir un empire global.
Nous, les assassins financiers, n’avions pas réussi à obtenir la collaboration de Roldòs et Torrijos, et les tueurs à gages de la CIA, qui nous suivaient toujours de près, sont donc intervenus.
On a toutefois réussi à me convaincre de renoncer à écrire ce livre. Je l’ai recommencé quatre fois dans les vingt années qui ont suivi.
Chaque fois, ma décision fut suscitée par un événement important : l’invasion du Panama par les Etats-Unis en 1989, la première guerre du Golfe, l’intervention militaire américaine en Somalie et la montée d’Oussama ben Laden. Cependant, des menaces ou des pots-de-vin m’ont toujours fait abandonner mon projet. 
En 2003, le directeur d’une grande maison d’édition, filiale d’une puissante société internationale, a lu mon manuscrit désormais titré "Les Confessions d’un assassin financier".
Après m’avoir dit qu’il s’agissait là d’une « histoire captivante » qu’il fallait absolument raconter, il me sourit tristement en déclarant qu’il ne pouvait se permettre de se risquer à la publier, car les grands patrons s’y opposeraient sûrement. Il me conseilla de la romancer. « Nous pourrions la mettre en marché sur le même créneau que les œuvres de John de Carré ou de Graham Greene. »
Mais il se trouve que ce n’est pas de la fiction ! C’est plutôt la véritable histoire de ma vie. Un éditeur plus courageur, dont la maison n’est pas la propriétaire d’une multinationale, a bien voulu m’aider à la rendre publique. Cette histoire doit vraiment être racontée. Le monde traverse actuellement une crise terrible, qui nous offre cependant une occasion extraordinaire.
Cette histoire d’un assassin financier explique pourquoi nous en sommes arrivés au point où nous sommes maintenant et pourquoi nous faisons face constamment à des crises qui nous semblent insurmontables.
Oui, cette histoire doit être racontée, pour les raisons suivantes : c’est uniquement en comprenant nos erreurs passées que nous pourrons tirer avantage des occasions futures ; il y a eu les évènements du 11 septembre 2001, ainsi que l deuxième guerre d’Irak ; en plus des trois milles personnes qui sont mortes le 11 septembre 2001 dans des attentats terroristes, vingt- quatre mille autres sont mortes de faim ou de causes associées.
En fait, 24 000 personnes meurent chaque jour par ce qu’elles n’ont pu obtenir la nourriture nécessaire à leur subsistance. Surtout, cette histoire doit être racontée parce que, pour la première fois de l’histoire, une nation possède la capacité, les moyens financiers et le pouvoir nécessaires pour y changer quelque chose. Cette nation est celle où je suis né et que j’ai servie en tant qu’assassin financier : les Etats-Unis d’Amérique.
Qu’est-ce qui m’a donc finalement convaincu d’ignorer les menaces et d’écarter les pots-de-vin ?
J’ai deux réponses à cela. La première est brève : ma fille unique, Jessica, a terminé ses études et est devenue autonome. Quand je lui ai annoncé que j’allais publier ce livre et que je lui ai fait part de mes craintes, elle m’a dit : « Papa, ne t’inquiète pas. S’ils t’attrapent, je prendrai la relève. Nous nous devons d’accomplir cela pour les petits-enfants que j’espère te donner un jour ! »
Ma deuxième réponse, plus longue, est liée à mon dévouement au pays où j’ai grandi, à mon amour des idéaux énoncés par les pères fondateurs, à mon profond engagement envers cette république américaine qui promet aujourd’hui « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur » pour tous et partout, et à ma décision, après le 11 septembre 2001, de ne plus demeurer passif tandis que les assassins financiers transforment ladite république en un empire global. 
C’est là l’essentiel de cette deuxième réponse, dont les détails seront livrés dans les chapitres qui suivent.
C’est donc une histoire vraie, dont j’ai vécu chaque instant. Les lieux, les gens, les conversations et les sentiments que j’y décris ont tous fait partie de ma vie. 
C’est mon histoire personnelle, et pourtant elle s’est déroulée dans le contexte plus large d’événements historiques qui ont mené à la situation actuelle et qui constituent les fondements de l’avenir de nos enfants. Je me suis efforcé de présenter ces expériences, ces gens et ces conversations avec le plus d’exactitude possible. 
Chaque fois que j’évoque un événement historique ou que je reconstitue une conversation, je m’aide de plusieurs outils : des documents publiés, mes notes et registres personnels, des souvenirs — les miens et ceux des autres personnes impliquées —, mes cinq manuscrits précédents, et les ouvrages d’autres auteurs, particulièrement de récentes publications divulguant des informations jusque-là secrètes ou non disponibles. Les références sont fournies dans les notes en fin de volume, à l’intention des lecteurs qui désireraient étudier le sujet en profondeur. 
Dans certains cas, j’ai condensé en une seule conversation plusieurs échanges que j’ai eus avec la même personne, afin de faciliter le déroulement du récit.

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Envie de découvrir la suite ?
Je recommanderai l'achat de cet ouvrage, pour ma part je me le procurerai dès que possible, cependant, pour ton confort et le mien, et pour que nous puissions commencer ce voyage aussi vite que possible, je vais découvrir pour toi un pan de rideau d'un certain passage qui te mènera, qui sait, vers d'autres pages...

Confessions d'un assassin financier, par John Perkins.





dimanche 22 avril 2012

Sora Fune.


Je pensais sincèrement que ce résumé abrutisant d'un bouquin d'histoire allait me dégoûter de l'écriture.
A jamais.

Il n'en est rien, bien au contraire !

Et voilà que mes doigts esquissent à nouveau leur chorégraphie qu'ils connaissent par coeur, à force de s'entraîner depuis des années et des années.

Sauter d'une touche à une autre. Pause. Réflexion. Galopade. 
Une belle musique dans les écouteurs ? Les touches seront tapées dans son rythme. Plaisir enfantin.

Qu'il est bon d'écrire ce que l'on veut, et non pas ce que l'on doit.

Et qu'il est beau, ce sentiment d'achèvement. Une ancre en moins, une ! Et le bateau des cieux s'élève un petit peu plus. Le bois grince, les voiles claquent. Il veut partir, et il sait que son heure s'approche. Les liens qui le maintiennent au sol sont tendus comme jamais. Il en reste peu, mais les ancres qu'ils portent sont lourdes.

Bientôt. Bientôt je pourrais me laisser emporter dans le vent de l'inspiration. Les projets arrivent, lentement mais sûrement. Et Inspiration, tel un aigle sauvage, est revenue se percher sur mon épaule. En vérité, je crois qu'elle n'attendait qu'une chose : que les cloisons érigées autour de moi par les cours s'abattent, afin que le vent de l'Imagination, son partenaire de toujours, puisse m'atteindre.

Si je devais encore faire une métaphore, je dirais que ce que je ressens actuellement doit être proche du sentiment d'un soldat fraîchement revenu du front, qui prend dans ses mains le violon qui lui a tellement manqué pendant de longs mois passés à combattre.





Le contact avec l'instrument. Le confort de l'habitude. Les premières notes qui s'élèvent. 






vendredi 20 avril 2012

Tea break on a missile launcher.




C'est exactement l'impression que j'ai en ce moment.
Ce sentiment de légèreté au beau milieu du champ de bataille, les yeux perdus dans le vague alors qu'ici et là valsent boulets de canons et autres soldats projetés par leur impact. Malgré le noeud qu'il noue dans mon ventre, j'ai l'impression de l'aimer malgré tout, ce sentiment.

Parce que c'est la dernière ligne droite. Encore deux, trois semaines et ça sera fini.

Et, tels des mercenaires engagés pour une guerre sans merci, une fois celle-ci terminée, chacun prendra la route qui lui est propre. Comme toujours.

D'une humeur différente, j'aurais pu ressentir une certaine tristesse à cette idée. Mais en ce moment, j'ai l'impression d'évoluer dans du coton imbibé d'anesthésiant. Étrange, mais confortable sentiment.

J'ai d'ailleurs été anesthésiée ce matin chez le dentiste, c'est toujours aussi marrant comme sensation. Lui-même est un personnage assez bourru et sévère, ce qui a vraisemblablement fait fuir certains de ses clients. Mais je l'apprécie justement pour ça, les docteurs mielleux ne me plaisent guère. Et lui prend la peine d'expliquer en détails ce qu'il fait au moment où il opère, ce qui me permet d'apprendre quelque chose plutôt que de rester la bouche ouverte à bailler aux corneilles.

Au moment même où je suis entrée dans son cabinet, il a remarqué que j'étais un peu grippée et a immédiatement baissé la climatisation. C'est un détail comme je les aime, infime, sans grande importance, et pourtant !

Ceci étant dit, je m'en vais retourner à mon fabuleux résumé de bouquin ( I AM SO DEAD ) et vous souhaite une bonne journée.

samedi 31 mars 2012

About responsabilities and "leadership".




Je hais les responsabilités. J'imagine bien que je ne suis pas la seule, seulement le facteur aggravant dans mon cas, c'est que je suis incapable de les fuir.
J'en connais qui, après une gracieuse pirouette, feraient un magistral volte-face et fileraient vers des horizons plus sereins.

J'en suis incapable. J'aimerais, parfois.Ficher le camp sans me retourner, sans un regard pour ces responsabilités abandonnées.

Abandonner. Fuir. 
Deux notions qui m'ont toujours donné du fil à retordre.
Tourner le dos à ce qui nous pèse peut sembler séduisant...
Mais en même temps tellement lâche.

Cela ne nous empêche pas de les esquiver quand l'occasion se présente, cependant. C'est d'ailleurs l'une de mes spécialités.
Mais quand on se fait attraper, il n'y a pas d'autre choix que de se résoudre à les avoir sur le dos pendant un moment. En espérant qu'il ne durera pas très longtemps...


J'emmerde les transitions dans les dissertations, de ce fait, par pur plaisir égoiste je passe au thème suivant sans en faire une. Hah.


Diriger. J'ignore si je déteste cette notion autant que l'idée d'avoir des responsabilités. Toujours est-il qu'elle m'a très - trop souvent à mon goût - collé à la peau.
Je souhaiterais m'en débarasser mais au final je finis toujours par devoir l'affronter.

Un heaume. Lourd, imposant.
Au milieu d'une salle, petite, entouré d'un bon nombre de personnes.
Le silence, aussi lourd que le casque.

Deux chevaux attelés, à l'arrêt. Une diligence noire.
Quelques passagers qui se font face.
Pas de cocher, des rênes abandonné sur le siège du conducteur.


Si je devais parler du début de ces conneries, mes souvenirs me ramèneraient à une situation que j'ai vécu à de nombreuses reprises, au collège.

Cours de technologie. Des groupes se forment, imposés ou par affinités. Chacun d'entre eux se voit confier un dossier, composé de quatre ou cinq classeurs légers.
A l'intérieur, des notices, des démarches à suivre. Rien de très compliqué au final.

Pourtant il y a un silence, un nuage d'hésitation collective qui passe au milieu des camarades de travail. Une attente d'un choix qui vraisemblablement ne se fait pas automatiquement.
Les gens ont peur de se démarquer, peur de prendre une décision, aussi minime soit-elle.

Au final, dans la plupart des cas, j'étais celle qui "prenait les choses en main" et répartissait les tâches. Pourtant je détestais le faire, vraiment. J'étais soulagée lorsque quelqu'un d'autre s'en chargeait et m'évitait de le faire. Mais le plus souvent, si je ne me levais pas pour le faire, le silence restait là et personne ne bougeait.

Je crois que je n'ai jamais supporté ça, au final. L'immobilisme. La perte de temps.

Souvenir.
Sortie d'intégration en début de 2nde. L'idée était de faire en sorte que toute la classe passe un bon moment, et c'était assez réussi je dois dire.

Dès que le bus s'est arrêté et que nous sommes descendus, nous nous sommes immédiatement dirigés vers le terrain de foot, commençant à échanger quelques passes avec un magnifique ballon, avant qu'il ne soit confisqué par l'un des accompagnateurs. Une véritable prise d'otage au final, étant donné que nous avons tous du nous réunir dans une grande salle et aller nous asseoir sur des chaises disposés en cercle.

Leur brillante idée était de nous faire nous présenter devant toute la classe, l'un après l'autre. Inutile de dire que tout le monde a soigneusement évité son regard tout en attendant, avec un pincement au ventre, qu'il désigne le malheureux qui devrait s'y coller le premier.

" Ah mais je ne vais forcer personne, il n'y aura que des volontaires ! "

Bien entendu, cette déclaration ne fit que convaincre ma bien aimée classe de 2nde 3, et moi avec, de garder le silence, les yeux perdus dans la contemplation de la chaise du voisin ou autre objet tout aussi passionnant.

" Plus vous prendrez de temps à vous décider, plus vous en perdrez ! Personne n'ira jouer au foot tant que vous ne serez pas tous passés. "

Ce fût le déclic. Le ballon neuf brilla d'un éclat approbateur tandis que, sous les applaudissements soulagés de mes camarades, je me rendis la première à l'échafaud.

Vous me direz certainement que le rapport avec l'idée de "diriger" est difficile à trouver dans cette anecdote, pourtant il y a un mécanisme commun.

" On doit avancer mais personne ne semble vouloir faire le premier pas. "


Avec un soupir, une main se tend, se saisit du heaume et s'en coiffe, bien qu'en ayant conscience qu'il ne lui va guère.

Avec un grommellement, les rênes des chevaux claquèrent, et ces derniers reprirent la route. Le siège du cocher était occupé.

C'est là la seule et unique raison qui m'a poussée à prendre la direction des opérations dans de nombreuses situations. Jamais je n'ai demandé volontairement à coiffer un heaume ou diriger la diligence. Je l'ai fait parce que personne ne se décidait à le faire.




Mais c'est vraiment, vraiment crevant.

Pourquoi le simple fait de faire ce choix nécessaire et indispensable propulse automatiquement la personne au rang de "chef" ?

Toujours est-il que plus le temps passe et plus ce petit choix inoffensif, en cours de technologie au collège, me manque. Maintenant il faut savoir s'adapter à n'importe quel gogol fraîchement débarqué et avec qui vous êtes sensé travailler.

" Apprenez à travailler en groupe ! " qu'ils disaient. Quelle belle connerie. 
Pour commencer, si on n'est pas avec des gens qui ont une véritable envie de travailler, la notion de groupe n'existe même pas.

J'ai pu, heureusement, avoir l'expérience de ce genre de groupe. A 75% du moins, étant donné qu'un élément indésirable était venu s'y greffer...

Toujours est-il que cette fois, avec ces deux collègues, et face à une masse de travail considérable, j'ai pu ressentir ce sentiment d'absence de responsabilités. 
Ou plutôt, de partage, de réel division de ce poids qui pèse lourd sur les épaules.
Il n'y avait pas vraiment de chef, il n'y en avait pas besoin. Et c'était vraiment agréable. J'ai pu travailler le coeur léger.

Je pense que ça pourrait en étonner pas mal, de savoir que je peux bosser. Ça m'étonne aussi, pour être tout à fait franche.

C'est juste que j'ai ce sentiment de responsabilité, encore une fois, mais d'une autre tonalité. C'est une question de respect et de considération envers ceux avec qui on travaille.
Je n'ai jamais compris ceux qui se sentaient très fiers du fait d'avoir abandonné tout leur travail dans les bras de leur coéquipier et de n'avoir eux-mêmes absolument rien foutu. Je trouve ça déplorable et misérable.

Autant je peux bailler aux corneilles et faire des conneries plutôt que de réviser un examen au coefficient 21385746385 qui se déroule le lendemain, autant quand il faut travailler en groupe, je suis capable de m'investir comme il se doit.
Ne serait-ce que par respect, un basique respect.

Malheureusement il semble que tous ne pensent pas de cette façon. C'est regrettable !

Mais ce qui est hilarant reste le fait qu'il y a quand même des abrutis errants qui, voyant en ma personne - pourtant, et je me répète encore une fois, extrêmement fainéante - une cible idéale, pensent vraiment que je vais me taper tout le boulot et, une fois terminé, leur tendre leur part, la bouche en coeur et piaillant un bienheureux " kawaii desu ".

Ha.
Ha.
Ha.

Espérer qu'un rhinocéros nain dance la macarena sur la banquise me semble plus réaliste.
Toujours est-il qu'une fois de plus je suis partie dans tous les sens... Mouarf.

Tant que j'y suis, je vais partager avec vous le dernier scénario déliresque qui est apparu je ne sais trop comment dans mon cerveau pendant ma lecture.


Un restaurant chic. Un jeune homme et une jeune fille bien habillés. Le serveur arrive et dépose sur la table des plats raffinés dont les couverts brillent, illuminés par un lustre fabuleux qui surplombe la salle. Sorti de nulle part, un violoniste s'approche du couple et improvise un morceau magnifique qu'il joue avec une aisance déconcertante.

Lorsque la joyeuse mélodie s'arrête, et quelques instants après la fin des applaudissements des autres clients, le jeune homme, bien que visiblement très stressé, se lève de sa chaise et va devant sa belle, un genou ployé devant elle, et une main qui cherche fébrilement dans l'une des poches de sa veste.

Sa douce rougit et glousse avec bonheur. Alors, prenant son courage à deux mains, il ferme les yeux et laisse parler son coeur, sa bouche laissant échapper cette déclaration fatidique :

- Mreow.



mercredi 28 mars 2012

Un temps de pirate.

Il est à peine 7h du soir et pourtant, le ciel est d'un bleu d'encre, on ne voit même plus la mer. C'est dans ce genre de moments que je me rends compte qu'un phare à St-Pierre aurait été magnifique. Je peux presque imaginer son faisceau de lumière jaune-orange, diffuse à cause du brouillard, se balader doucement sur les flots et la jetée.
Alors, en plissant des yeux, on distinguerait au loin les voiles blanches ou noires d'une caravelle s'approcher lentement du rivage.


Ah, si seulement.


Cela fait deux jours qu'il pleut sans arrêt et ça ne semble pas être prêt de s'arrêter, à ma grande joie. Personne ne niera le plaisir à voir le soleil jouer à cache-cache derrière les nuages sur un fond de ciel bleu paradisiaque. Mais personne ne me fera jamais détester la pluie. On l'appelle "mauvais temps" et je n'ai jamais compris ce terme péjoratif. En quoi un soleil aveuglant et une chaleur suffocante peuvent être considérés comme "beau temps" alors qu'une averse est souvent accueillie avec un haussement d'épaules et une mine renfrognée ?


" Après la pluie vient le beau temps. " dit le dicton.




Je crois que chacun a son propre "beau temps". Si la vision d'une goutte d'eau semble pouvoir en faire pleurer certains, je ne pourrais jamais compter le nombre de fois où elle m'a fait sourire, chassant les émanations dépressives de mon désarroi face à un quelconque problème rencontré en chemin.




Fermer les yeux quelques instants, écouter la mélodie de l'eau et de la terre, sentir son odeur particulière, puis ouvrir ses paupières à nouveau.
Doucement, une goutte de pluie se forme sur l'une des baleines d'un parapluie gris-noir, hésite quelques secondes puis se jette dans la flaque qui l'attend sur le sol. Alors une onde se forme avant de très vite disparaître sous ses soeurs qui défilent les unes après les autres. Malgré le fait qu'elle soit constamment troublée par les gouttes, la flaque reflète un bout de ciel gris ainsi qu'un bout de parapluie. Ce dernier tourne subitement dans les mains de sa propriétaire, sa poignée usée par le temps. A quelques centimètres de la flaque, une paire de baskets noires immobiles se font éclabousser un peu plus à chaque minute qui passe à attendre un bus qui ne vient pas.


mardi 27 mars 2012

Far over the misty mountains cold...


Le cynisme est l'un des premiers traits que j'ai développé au fil du temps, et dont j'étais pourtant totalement dépourvue dans mes jeunes années.
La pointe de ma plume est devenue acérée, pointue, tel un fleuret sans merci. Son encre, amère et même parfois aigre.


Je ne regrette pas ce changement, bien au contraire. Sceller les lèvres de ceux qui tenteraient de s'attaquer à ce qui m'est cher a toujours été un plaisir.
Même s'il faut admettre qu'il me manque encore de la pratique en ce qui concerne l'oral, avec lequel j'ai souvent eu plus de mal qu'à l'écrit.


Une question de choix de mots, de difficulté à suivre un fil principal sans se perdre dans ses ramifications.


Mais malgré tout, une sorte de mélancolie m'étreint lorsque, avec une certaine distance, je me rends compte que j'aurais pu prendre d'autres chemins.


Dans d'autres circonstances. Une autre période. Avec, peut-être, un poids plus léger sur les épaules... J'aurais sans doute préféré garder une encre au goût moins désagréable.


Mais aujourd'hui je me rends compte qu'un autre trait, beaucoup plus inattendu, se développe.


L'indifférence.


Plus le temps passe et plus je m'étonne de ma propre inclinaison à tout encaisser sans me départir d'un léger sourire. Encore. Et encore. Et encore un peu. 


J'ai l'impression d'avoir découvert l'existence d'une nouvelle pièce dans la maison de ma vie. Ou plus précisément, je sais qu'elle existe mais j'ignore où elle se situe.


J'ignore ses dimensions, si elle a une ou deux portes, une fenêtre... Je n'en sais rien. 
Combien de temps vais-je pouvoir y entreposer toutes ces choses ? Je me le demande.
Mais au fur et à mesure, je me sens comme prise au piège dans un étau invisible. Doucement mais sûrement, l'oppression se fait ressentir.


Auparavant j'aurais tout laissé partir, inondant la maison pendant quelques jours avant de laisser la chaleur ambiante et les rayons du soleil la sécher tant bien que mal.
Peut-être parce qu'inconsciemment, je savais que la masse de ce qui partirait et la puissance de son passage n'étaient pas assez forts pour ébranler les fondations.


Aujourd'hui je ne sais plus. Où est-ce que tout ça s'en va ? 


Et surtout... Quand est-ce-que ça va sortir ?


Une attente perpétuelle. J'attends depuis très longtemps quelque chose que j'ignore. 
Comme si un jour, en voyant cette chose se dérouler devant mes yeux, je saurais alors qu'il serait temps de tout laisser partir.


En attendant, je ne peux que m'en remettre à cette pièce fantôme.





dimanche 25 mars 2012

Way of Life.


Ferme ta gueule, ne réfléchis pas, continue à avancer, ploie devant les autres, ils te dominent et sont supérieurs, tu n'as pas ton mot à dire, mais si jamais tu en as l'occasion, va dans leur sens et ils t'aideront à monter quelques marches sur l'escalier de la réussite matérielle.
Deviens riche, rencontre l'amour de ta vie qui a le même schéma de non-pensée, fais ton petit nid douillet.
Zappe quand tu vois des choses qui te dérangent, focalise toi sur ce qui est cool, en vogue, à la mode, que tout le monde apprécie et que personne ne marginalise.
A un moment, tu auras finalement réussi à te convaincre que tu es heureux.
Meurs ensuite et deviens une pierre tombale dans un cimetière, paix à ton âme. 
Tu as réussi ta vie, selon les critères de tes pairs.


Lève toi quand personne ne le fait, suis ton coeur et ne regrette rien, écoute le battre au rythme de tes paroles, écoute le poids de tes mots lourds, lourds car plein de vie, parce que la moindre fibre de tout ton être le pense, parce que ta conscience se libère des entraves que la société lui impose. 


Deviens qui tu es vraiment, ne t'incline devant aucun autre être humain, souffle sur le flambeau de ta dignité et de ton honneur pour raviver sa flamme, reste droit, reste droit et fier de croire en ce pourquoi tu te bats, et cette foi te maintiendra droit et solide quand tu fléchiras.


Deviens quelqu'un de bien qui se bat pour ce qui est juste, qui donne un sens toujours plus profond à sa vie à chaque jour qui passe, voyage, rencontre de nouvelles âmes et rappelle toi de tous ces regards que tu croiseras, rappelle toi de leur histoire. 
Fais croître l'arbre de tes compétences, ne te contente jamais de ce que tu as et grimpe toujours plus haut, cultive ta curiosité et ton envie de savoir, peu importe le domaine, peu importe la difficulté. N'entrave jamais ton imagination, laisse la partir sur ces terres que tu ignores, n'oublie jamais qu'elle reviendra toujours vers toi.


Ose creuser là où personne ne le fait, déterre des trésors ignorés et fais les resplendir comme ils le méritent. 


Ne détourne jamais le regard, apprends, comprends, découvre, même ce qui fait mal, même ce qui se gravera dans ton esprit et ne partira jamais. Témoigne, existe.


Le savoir entraîne la souffrance. Oui, tu seras triste. Oui, tu te perdras souvent à l'horizon de tes pensées, et ton esprit sera usé par les intempéries de la vie. 


Mais tu peux être heureux. Tu peux te rappeler des larmes, du sang, de la mort. 
Mais tu te souviendras aussi de tous ces sourires, ces éclats de rire.


Tu peux être le changement que tu veux voir en ce monde. 
Tu peux faillir en déployant tes ailes, mais ton âme restera au sommet.







Be. Live. Believe.

Je ne navigue que sous un drapeau noir.

Il y a bien longtemps que les voiles de mon navire n'ont plus été gonflées par le vent.
Il est temps de reprendre la mer.


Show me the way.